La double peine pour C8 : l’audience au top et le règlement des amendes n’aura pas suffi…

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Dans un pays où la télé-réalité a remplacé le confessionnal et où les clashs valent plus que les idées, l’Arcom a décidé de jouer les grands inquisiteurs.

C8, la chaîne qui carbure au buzz et au mauvais goût assumé, se voit éjectée de la TNT comme une vieille VHS usée.
Officiel depuis juillet 2024, le couperet tombe : fin de partie le 28 février 2025.

Mais derrière les discours bien propres de la régulation, ça sent le règlement de comptes à l’ancienne.
Alors, manque d’audience ou chasse aux sorcières ?
Et ces amendes à 7,6 millions, elles comptent pour du beurre ?

Décryptage d’un feuilleton où la télé devient le miroir d’une France qui aime se détester.

C8 n’a pas le cul dans le râteau : l’audience n’est pas le problème

Oubliez les chiffres mous du genou.
C8, c’est 9 millions de paires d’yeux collées à l’écran chaque jour, un rouleau compresseur de la TNT qui fait trembler les puristes de France 5.
Touche pas à mon poste, avec Hanouna en maître de cérémonie, c’est le cirque Barnum version 2025 : ça hurle, ça choque, ça vend.

L’audience ? Une forteresse.
Pourtant, l’Arcom a dit non. Pas de renouvellement. Pas de “on efface et on recommence”.
La raison officielle ?
Des dérapages, des insultes, un pluralisme en option. Bref, C8 serait trop sale pour la TNT, ce bien public qu’on veut garder propre comme une vitrine de musée. Mais soyons sérieux deux secondes : si l’audience était le critère, C8 serait encore là, à faire danser les parts de marché pendant que NRJ 12, elle, mange la poussière avec ses rediffs en boucle.

Non, ici, c’est pas une question de chiffres, c’est une question de morale. Ou de posture.

7,6 millions d’amendes : payé, c’est pas purgé ?

Et là, on touche le nerf de la guerre. C8 a craché au bassinet, et pas qu’un peu. 7,6 millions d’euros en huit ans, une facture salée pour des dérapages qui font jaser Twitter plus vite qu’un épisode de Koh-Lanta.
Chaque amende, c’est une claque, un “fais pas ci, fais pas ça” version CSA 2.0.

Alors pourquoi cette guillotine TNT ?
Si tu payes tes contraventions, t’as le droit de rouler, non ?
Pas chez l’Arcom, visiblement. Pour eux, les billets ne lavent pas le passé. Ils veulent du sang, ou du moins une chaîne qui rentre dans le rang, qui met du costard-cravate sur ses éditos bordéliques.

Mais attends, là-dedans, y’a pas un parfum de double peine ?
T’as payé, t’as reconnu, et on te dégage quand même ? Ça sent le tribunal d’exception, le genre de justice qui préfère l’exemple à l’équité.

400 oubliés dans le noir : l’Arcom flingue les petites mains

Et moi, ce qui me fait bondir, c’est pas juste les leçons de morale à deux balles ou les calculs d’épiciers mal torchés.
Non, ce qui me révolte, c’est cette machette sociale qu’ils appellent “régulation”.

En fermant C8 dès mars 2025, l’Arcom balance 400 personnes dans la précarité ou au chômage, comme ça, d’un claquement de doigts.
Techniciens, intermittents, petites mains qui font tourner la machine : tous virés pour laisser un écran noir jusqu’à septembre.
Pourquoi pas prolonger jusqu’à juin, hein ?
Donner trois mois de plus pour que ces gens, qui n’ont pas décidé des « dérapages » d’Hanouna, puissent se retourner sans prendre un uppercut dans la gueule ?
Non, l’Arcom préfère la brutalité chic, le grand ménage qui fait joli dans les rapports annuels.
Résultat : des familles dans la merde, un avenir qui cogne fort, et tout ça pour quoi ? Un vide cathodique qui sent la vengeance plus que la justice.
N’oublions pas qu’un grand nombre ne sont pas salariés mais plutôt intervenant indépendant et qu’ils ne toucherons donc rien à partir du 1er mars 2025…

La grande lessive de la TNT : un écran trop propre pour être honnête

Au fond, ce qu’on voit, c’est une bataille d’image. L’Arcom veut une TNT qui sent bon la lavande, où les chaînes respectent les cases comme des élèves sages.
C8, c’est le vilain petit canard qui fait des doigts d’honneur au tableau.

Mais en le virant, l’Arcom oublie un truc : cette télé crado, elle parle à des millions de gens qui en ont marre des leçons.
Et ces amendes, elles auraient pu être la fin d’un cycle, pas le prélude à une exécution.
Sans parler des 400 laissés sur le carreau, sacrifiés sur l’autel d’une morale bien pensante.

La TNT perd une bête de foire, et l’Arcom gagne une médaille en carton. Tout ça pour un écran qui brillera peut-être plus, mais qui risque de puer le désinfectant.

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2 Thoughts to “La double peine pour C8 : l’audience au top et le règlement des amendes n’aura pas suffi…”

  1. […] La double peine pour C8 : l’audience au top et le règlement des amendes n’aura pas suffi… […]

  2. […] Et moi, dans tout ça ? Je trouve ça désolant. Pas parce que j’aime C8 – chacun ses goûts – mais parce qu’une majorité ne capte pas qu’il suffit de zapper si ça ne plaît pas. On parle d’une non-reconduction pour des excès, OK, mais deux choses me chiffonnent. Primo, des amendes ont été payées, alors pourquoi fermer après ? […]

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